Né à Beauvais en 1959, Jean-Pierre Wyckhuys a grandi dans l’atmosphère familiale de l’artisanat (père et oncle maçons). Il a suivi des études de dessinateur métreur en bâtiment, profession qu’il a exercée jusqu’en 1989. Puis, Jean-Pierre Wyckhuys a finalement décidé de revenir à une activité plus manuelle et indépendante, celle d’artisan maçon.
Comment vous est venue l’envie de devenir rocailleur ?
Passionné par le patrimoine bâti (déformation professionnelle oblige), puis par celui de l’art des jardins en juxtaposition, je me suis épris pour ces constructions rustiques en « ciment » qui ornent de nombreux parcs et jardins. C’est aussi une façon d’exprimer une certaine créativité et le souhait de revenir vers un artisanat plus « authentique ».
En quoi consiste votre métier ? Êtes-vous nombreux à l’exercer ?
Cette activité consiste à fabriquer tout type de mobilier en « ciment faux bois » en atelier (bancs, tables, chaises, fauteuils etc.), mais aussi sur place pour les ouvrages imposants tels que rambardes, kiosque ou pont.
Le plus important pour moi est la restauration des ouvrages originels: ponts, kiosques ou encore volière, et même décor de façade de certaines maisons !
En France et en Belgique, une petite poignée de professionnels et quelques amateurs s’attachent à faire perdurer cette technique bien particulière.
Comment devient-on rocailleur ?
La spécialité de rocailleur, comme à l’origine s’apprend « sur le tas ». J’ai eu la chance de rencontrer quelqu’un dont le grand-père était un de ces fameux rocailleurs et qui détenait « le secret » de cette technique.
Il existe aussi de part et d’autre de la frontière belge, des stages initiant à ces pratiques.
Pour ma part, je suis autodidacte et adepte des proverbes » cent fois sur le métier remet ton ouvrage » et » c’est en forgeant que l’on devient forgeron ».
Selon vous, quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ce métier ?
Quelques connaissances en maçonnerie (ça s’apprend) puis, quelques prédispositions à un travail manuel, du goût, de la patience et beaucoup de volonté, la passion en somme !
Quel type de clientèle avez-vous ?
Cela reste une activité très spécifique qui s’adresse à une clientèle privée avertie, mais aussi aux collectivités publiques pour ce qui est de la restauration dans les parcs et jardins publics.
Pouvez-vous nous présenter votre plus belle réalisation ?
Mes réalisations se situent sur un même niveau technique ou esthétique et je n’ai pas de préférence.
Si je devais choisir, ce serait peut-être le banc de jardin qui m’a valu le prix SEMA (Société d’encouragement aux métiers d’art) professionnel 2008 pour la région Picardie.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait se lancer dans ce métier ?
Un conseil? Etre passionné avant tout, puis participer à un stage histoire de tester.
Un petit mot pour conclure ?
J’aimerai que le patrimoine existant (public ou privé), soit sauvegardé pour être transmis aux nouvelles générations.
Jean-Pierre Wyckhuys, Espace-artisanat vous remercie pour le temps que vous nous avez accordé et rappelle que vous serez présent le 2ème week-end de mai 2009, aux Journées des plantes (Parc de Beervelde en Belgique) ainsi qu’à l’événement Antiquités et Ornements de jardin, les 6 et 7 juin prochains aux Jardins de Vieils-Maisons, dans l’Aisne.